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Microscopes, mitochondrie, drone, blouses, bottes, ordinateurs, machine à sentir, haut fourneau, carabes, caméra, dico, mots, papiers, carnets, bactérie, bouches à feu, machine à dépôt atomique, IRM... et si la science était un objet ?

 

Ces trois dernières années, à l'initiative de la Mission Culture Scientifique de l'Université de Bourgogne, j'ai eu la chance de rencontrer de jeunes chercheuses et de jeunes chercheurs pour raconter, en bandes dessinées, leur quotidien de scientifiques. Ils m'ont notamment montré les outils qu'ils utilisaient, les objets qu'ils affectionnaient et les gestes qu'ils accomplissaient chaque jour pour mener à bien leurs recherches... Ces portraits dessinés, qui s'adressent à tous les passionnés des Sciences (humaines comme naturelles), ont été distribués, sous forme de fascicules, dans plusieurs manifestations et certains ont même fait l’objet d’un livre… 

Dans les coulisses de la recherche.

 

Au contact de ces jeunes gens passionnés, j’ai pu mesurer combien les coulisses de la recherche scientifique étaient éloignées de l’imaginaire lié à la Science - avec son lot de savants fous échevelés, d’archéologues à chapeau ou encore de chercheurs en blouse blanche tripatouillant des fioles pleines de virus dangereux… (En écrivant ces quelques lignes je m’aperçois aussi combien cet imaginaire est bourré ras l'éprouvette de testostérone. Alors que les scientifiques à qui j’ai eu à faire étaient majoritairement des femmes…) Cet imaginaire valorise finalement la découverte, les grandes réussites, les-chercheurs-renommés-qui-tirent-la-langue-pour-la-postérité, mais masque la réalité… Derrière tout scientifique célèbre, tout « génie », il y a une équipe de recherche. Des femmes et des hommes de l’ombre. Les avancées dans la connaissance scientifique sont permises par une multitude d’études, par des années de petits progrès et de grands échecs.

Comment dessiner un chercheur quand on est con et pleurnichard ?

 

Trois années à dessiner des chercheuses et des chercheurs, ça vous marque un homme... D'autant que, n’étant pas du tout un familier des disciplines auxquelles appartenaient mes « sujets », j'ai dû faire fonctionner des parties de mon cerveau jusque-là ignorées pour comprendre (un peu) ce qu’ils m‘expliquaient. L’Universitaire ne tolérant que très modérément l’à-peu-près, les mots qu’il utilise sont pensés, pesés, définis, encadrés. Pour chaque recherche il y a un jargon à appréhender et, surtout, à décrypter. Il faut par exemple arriver à saisir les enjeux de "l’Oxycombustion", à comprendre l’utilité fondamental d’un "rotamètre", tout en sachant manipuler des concepts barbares comme la "concrétude" ou la "variabilité d’imagerie" ; il faut savoir que « faire de la plomberie » ce n’est pas forcément remplacer un joint défectueux mais plutôt tâtonner, bidouiller, chercher un moyen efficace pour mettre en place un protocole inédit. Par ailleurs, l’Universitaire raffole des sigles. Il y a les mondialement connus (CNRS), les classiques (INRA, INSERM), les évidences (UMR), et tous les autres inconnus du grand public tel PTRMS, GESTAD, CETAPS, INSA, LEAD, CSGA, CORIA etc. Il y a un gros travail de défrichage mais aussi de déchiffrage et, moi qui ait passé beaucoup de temps à buller à la fac ait fait de très longues études universitaires, je suis peu à peu entré dans un monde que je croyais connaître et qui, pourtant, m'était inconnu.

Pourquoi ce blog puisque l'on peut trouver ces BD ailleurs sur l'internet ? Me direz-vous...  Eh bien, j'avais tout simplement envie de prolonger l'aventure en rassemblant sous une même bannière tous ces dessins et, qui sait, en jalonnant le site de quelques dessins inédits...

J’ajoute, avec toute la pudeur qui m’habite, que ce blog ne serait rien sans Marie-Laure Baudement et Jo-Ann Campion, les Thelma et Louise de la culture scientifique, qui ont initié ce projet et ont fait le forcing, à bien des égards, pour que je ressorte mon crayon alors que ce dernier végétait mollement au fond ma trousse…

Je vous souhaite une bonne visite et de belles rencontres...

Thibault Roy


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